mardi 5 janvier 2016

Plus poétique que mille recueils



"Trouver sa base en s'élevant", aime dire Patrice de la Tour du Pin. J'écoute l'air. Après la tension de la découverte, une vibration vous enveloppe. L'environnement imprègne la pensée ; il la génère, la structure presque "génétiquement" ; l'espace a une présence physique : il est habité. L'aigle continue à voler, il décrit de larges cercles, et se rapproche. Des baleines blanches bondissent en groupe et plongent avec grâce.

Cependant que l'Allée des baleines, dans la singularité de ses arches, son poste de guet ( agixsylgaq en haut de l'allée ), son dédoublement s'impose comme un des lieux majeurs du détroit de Béring, les questions continuent à s'entrecroiser dans mon esprit. C'est le petit matin. Je me suis adossé à un crâne et médite face à l'île Aramchechen. L'air, dénué de volume, commence à trembler aux rayons du soleil.

Jean Malaurie, L'Allée des baleines

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