samedi 5 juillet 2025

Les ravages de la prostitution

Glané sur le site du magazine en ligne XXI : cet article où il est à nouveau démontré que lorsqu'on accepte d'être payé, on accepte également de ne pas mordre la main de celui vous stipendie ; particulièrement quand on à hâte de gloser sur le "développement durable", la "transition écologique" et autres foutaises du discours dominant. Et cela, toute honte bue.

Le 13 juin 2025, le Collège de France nous a communiqué ce contrat de 26 pages qui interroge la liberté académique dont doit se prévaloir un lieu de savoir. Le texte prévoit que Total  octroie la somme de 2 millions d’euros pour l’animation, de 2021 à 2026, de cette chaire ["Avenir Commun Durable" (sic) qui organise son cycle de conférences sur la transition écologique et énergétique (re sic)]. Chaque année y siège un scientifique qui s’est illustré dans sa discipline, comme l’économiste Christian Gollier ou le professeur d’histoire environnementale Kyle Harper. Une initiative visant à « s’engager et prendre part [au] combat » de la « transition écologique et énergétique » à l’heure de l’« urgence climatique », comme l’indique le site web Avenir Commun Durable.
En échange de cette donation, le Collège de France a consenti à une clause dite de non-dénigrement, c’est-à-dire qu’il s’engage à s’abstenir de « toute communication directe ou indirecte, écrite ou orale, susceptible de porter atteinte à l’image et à la notoriété » de la multinationale. Laquelle ne voit pas de contradiction à reconnaître, dans le même souffle, que « la réussite, la richesse intellectuelle, l’impact et le rayonnement de l’initiative Avenir Commun Durable reposent sur la réputation d’indépendance […] du Collège de France ».



mardi 17 juin 2025

Dans les solitudes

 

" Les hommes sont bien malheureux, se disait Angelo. Tout le beau se fait sans eux. Le choléra et les mots d'ordre sont de leur fabrication. Ils écument de jalousie ou périssent d'ennui, ce qui revient au même s'il ne leur est pas donné d'intervenir. Et s'ils interviennent, alors c'est la prime à l'hypocrisie et au délire. Il suffit d'être ici ou dans les solitudes que je traversais à cheval l'autre jour pour savoir où se trouvent les vrais combats, pour devenir très difficile sur les victoires à remporter. Somme toute pour ne plus se contenter de peu."

Jean Giono, Le hussard sur le toit 

mardi 3 juin 2025

Goûts

 


Ce barbon, vieux poète, disait qu’il ne les aimait...

pas forcément belles, bien que, comme tout pékin moyen, je ne refuse pas ma part de beauté dans cette vallée de larmes. Pas forcément belles donc, mais impérativement étrangères à mon monde. M’offrant dans les traits de leur visage, leur vêture ou l’atmosphère qui naît de leurs gestes, une promesse de dépaysement. Moins pour m’entraîner dans des aventures mirifiques, ou des destinations aristocratiques, que pour partager notre bienveillante étrangeté, le sentiment que d’autres ponants scintillent loin du théâtre local. Cela pourrait être une banlieue pavillonnaire avec d’étranges fleurs. Les jardins aux parfums humides d’un pavillon crépusculaire. Une sous-préfecture ensommeillée, heureusement oubliée par le progrès. Une rue cerclée de buildings dans une cité d’Amérique. Une chambre sous les toits où gisent les guipures odorantes de celle qui l’habite. Un appartement aux hauts murs frais au centre du Caire. Bref, qu’avec ses baisers, le parfum de ses cheveux m’offre un ailleurs que je ne trouve plus en moi.

 

mardi 13 mai 2025

Zu Asche, zu Staub

 


La psychologue hospitalière Sara Piazza s’étonne qu’une large partie de la gauche considère l’aide active à mourir comme une cause progressiste. Elle y voit surtout une manière de pallier les carences du système de santé et craint une logique de tri qui s’effectuerait entre les existences dignes ou non de se poursuivre.

Le texte actuellement étudié à l’Assemblée nationale propose un délai de quinze jours entre la demande et l’exécution du geste létal. Or il faut aujourd’hui, par exemple, six mois d’attente en région parisienne pour une consultation dans un centre antidouleur. Comment soutenir que l’accès à la mort devienne plus rapide que la possibilité d’être soigné ?

Glané sur le site du journal de tous les pouvoirs.

 

mercredi 23 avril 2025

In vino veritas

 

"Ni moi ni les gens qui ont bu avec moi, nous ne nous sommes à aucun moment sentis gênés de nos excès. «.Au banquet de la vie.», au moins là bons convives, nous nous étions assis sans avoir pensé un seul instant que tout ce que nous buvions avec une telle prodigalité ne serait pas ultérieurement remplacé pour ceux qui viendraient après nous. De mémoire d'ivrogne, on n'avait jamais imaginé que l'on pouvait voir des boissons disparaître du monde avant le buveur."

Guy Ernest Debord, Panégyrique

 

Le TFA (acide trifluoroacétique), le plus répandu des polluants éternels, ne contamine pas seulement l’eau du robinet des Européens ; il est aussi présent dans le vin, et à des taux très supérieurs. Les principaux suspects sont les pesticides à base de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), dont les molécules actives se dégradent en TFA. Plus préoccupant encore, depuis les années 2000, les concentrations de TFA augmentent dans le vin à un rythme galopant, selon une progression qui suit jusqu’à présent une courbe qui a tous les traits d’une exponentielle. Tels sont les principaux enseignements d’analyses rendues publiques, mercredi 23 avril, par le réseau d’associations Pesticide Action Network (PAN) Europe.

 

lundi 14 avril 2025

De la dignité

 


Trump, haine de masse, science... Pour l'ami Jacques Luzi : rien ne va plus dans ce monde ! C'est le moins que l'on puisse dire et ce n'est pas la première fois qu'il l'affirme

Et si l'on se demande pourquoi continuer à penser en ces temps de détresse, on répondra que c'est bien parce que la détresse est si générale qu'il faut continuer à (la) penser. 

"Prise dans ce déchaînement de la déraison, la raison est un combat, probablement perdu d’avance. Il n’empêche : elle demeure la dignité de ceux qui n’abdiquent pas, non seulement devant les stigmatisations en provenance des fanatiques de tout bord, mais aussi face à la barbarie qui vient." 

Publié par les camarades de Pièces & Main d'Oeuvre, on trouvera son texte en cliquant ici

 

lundi 31 mars 2025

Banalités de base

 


La société modernisée jusqu’au stade du spectaculaire intégré se caractérise par l’effet combiné de cinq traits principaux, qui sont : le renouvellement technologique incessant; la fusion économico-étatique; le secret généralisé; le faux sans réplique; un présent perpétuel. 

Guy Debord, Commentaires sur la société du spectacle 


vendredi 28 mars 2025

Nihil sub sole novum

 


Nous possédons environ 50 % des richesses du monde, mais seulement 6,3 % de sa population. Notre véritable tâche dans la période à venir est de concevoir un modèle de relations qui nous permettra de maintenir cette position de disparité sans porter préjudice à notre sécurité nationale. Pour ce faire, nous devrons nous débarrasser de toute sentimentalité et de toute rêverie, et notre attention devra être concentrée partout sur nos objectifs nationaux immédiats. Nous ne devons pas croire que nous pouvons nous offrir aujourd’hui le luxe de l’altruisme et du bien-être mondial. Nous devrions cesser de parler d’objectifs vagues et irréels, tels que les droits de l’homme, l’élévation du niveau de vie et la démocratisation. Le jour n’est pas loin où nous devrons utiliser des concepts de pouvoir purs et durs. Moins nous serons gênés par des slogans idéalistes, mieux ce sera.

George Kennan, 23 février 1948 - The State Department Policy Planning Staff papers, p. 121-122.  (Traduction Jacques Luzi)


vendredi 14 mars 2025

Résistible

 


Seule une incompréhension totale de la politique et un optimisme naïf peuvent méconnaître que la tendance inéluctable de tous les peuples civilisés bourgeoisement constitués débouche sans aucun doute possible, après une période de concurrence extérieurement pacifique, sur le moment où seule la puissance décidera de la part de chacun dans la domination économique de la terre, et donc du niveau de vie de sa population. 

Max Weber