Cahors,
Figeac, Rocamadour… Le
Lot est beau, le Lot est vert, le Lot est campagnard, le
Lot est touristique.
On y trouve encore parfois, au détour d’un chemin, les traces
d’anciennes civilités et les vestiges, toujours émouvants, de
la civilisation paysanne. On s’y promène, on s’y
baigne, on
y visite ses grottes préhistoriques, on
y travaille, on y vit. On y installe un
méthaniseur industriel qui traitera
65 000 tonnes de déchets par an.
Construit
à Gramat, dans
le nord du Lot,
cette usine
traite des déchets importés
de cinq départements alentours. Issus de
restaurations collectives, d’élevages industriels, de laiteries,
de stations d’épuration et d’abattoirs ces
déchets contiennent
des métaux
lourds,
des perturbateurs
endocriniens,
des germes,
des pesticides,
des produits
chimiques,
des médicaments ainsi que d'autres
éléments minéraux et organiques très divers.
Cerise
sur le gâteau : un
autre méthaniseur industriel sera
construit
également sur le causse de Martel à Mayrac : il traitera
20 000 tonnes de déchets de toutes sortes par an et
épandra ses digestats sur le causse de Martel.
Il
faut, en effet, savoir qu’avec
ces déchets, les méthaniseurs de Gramat et Mayrac
produiront
du méthane et de l’électricité mais surtout un
sous-produit : le digestat. Celui-ci
est
présenté par
la société Bioquercy,
qui
exploite l’usine,
comme
un « fertilisant » qui sera épandu sur 4000
hectares de causse au cœur du parc naturel des causses du
Quercy et des
800 ha
du causse de Martel.
Or,
le
digestat est
non
seulement un
résidu
fluide qui s’infiltre immédiatement dans les sols
mais
il se trouve que partiellement « hygiénisé », il
peut
charrier
des germes
pathogènes
(kystes de parasites, Bacillus cereus et clostridies), des
virus émergent et d'autres résidus d'antibiotiques.
La
région calcaire des causses est un milieu particulièrement
vulnérable, déjà victime des épandages du lisier des élevages
industriels. Ceux-ci ont provoqué l’expansion extraordinaire de la
végétation aquatique dans le lit de la Dordogne, du Célé et de
leurs affluents ainsi que des pollutions d’eau potable enregistrées
notamment à Cahors au printemps 2017.
En
sus de l’odeur de
merde
que supportent les
riverains de l’usine,
de la mort étrange d’essaims d’abeilles sur les lieux où a été
épandu ce digestat,
il
est plus que probable que son épandage
souillera
les eaux souterraines, les rivières et les adductions d’eau
potable de
ce coin de pays.