Pourtant il suffit d’apercevoir à la sortie d’un village à l’écart, d’un faubourg de bourgade dont la route ne mène nulle part en particulier, un vieil homme occupé à son jardin (frugale opulence de tomates, de haricots grimpants, de salades, de courges exubérantes, de dahlias, de soucis, de capucines envahissant le muret qui s’écroule, etc.), ou sans hâte à ranger son bois pour l’hiver, pour se souvenir alors, non sans amertume, qu’il aurait pu en aller très autrement de nous tous.
Baudoin de Bodinat, Au fond de la couche gazeuse