Les
camarades de Pièces & Main d'Oeuvre répondent aux questions de
la revue Limite. Ils proposent, entre autre, de ne pas
s'appesantir sur un désespoir qui aurait saisi la plupart d'entre
nous - « On ne croit ni à la prière, ni à l’avenir, ni à
l’espoir, ni au désespoir. On n’attend rien. Il est minuit dans
le temps et nous tâchons de vivre contre ce temps. » - ainsi
qu'une façon de résister au « progrès technologique »,
dernier avatar et moyen de domination du capitalisme.
« Il s’agit de
sauver tout ce qui peut l’être ; de généraliser un mouvement de
restauration des savoir-faire et des savoir-penser, déjà existant
et épars, en instituant une éducation populaire, du meilleur niveau
et pour le plus grand nombre. D’ouvrir des maisons partout, vouées
à la conservation, à la restauration, à la culture de tout ce que
ruine et détruit le vandalisme marchand et technocratique.
Pardonnez-nous de ne pas développer ici, ce que nous avons dit
ailleurs : « Nous devons nous ré-humaniser. Nous ne
pouvons nous relever que de la pensée et du passé : non pas
commencer une oeuvre nouvelle, mais réaliser l’oeuvre ancienne
avec conscience. Nous devons, au rebours du malheur et des calamités,
qui mettent à sac toute bonne littérature depuis que « nous sommes
tous américains », restaurer les humanités et la connaissance des
langues mères ( les français anciens, langues d’oc et d’oïl,
latin, grec, etc.) ; restaurer la transmission, qui est d’abord
la transmission du rêve, de l’oeuvre et de la mémoire de
l’humanité. »