jeudi 8 octobre 2015
Les yeux de Caïn
Ils avaient inventé un jeu : Les yeux de Caïn. Les jumelles se dénudaient avant de se mettre à quatre pattes sur le lit. Leurs mains, lourdement baguées, écartaient leurs fesses, dévoilant leur sexe surmonté par l'œillet foncé de l'anus. Excité au plus haut point, Mazet se caressait et, selon la fantaisie du moment, les rejoignait sur le lit. Parfois, une voix s'élevait qui disait : « Tel est vu qui croyait voir ! ». Cette voix ne pouvait être que celle de Karine car Lucile était obnubilée par l'attente de ce sexe qui allait la perforer (et cette « perforation », c'est le mot qu'elle employait, ne prenait sens et joie que dans cette attente et par ce don) alors que Karine goûtait moins cette sensation que l'ironie de ce jeu à quatre yeux. Ainsi, l'une l'accueillait sans retenue, s'ouvrant immédiatement pour l'engloutir dans ce qui lui semblait être un magma de velours, l'autre se rendait par à-coups, l'enserrant pour mieux contrôler sa descente, l'autorisant à de brèves ruades jusqu'au plongeon final qui faisait que Mazet s'abandonnait souvent en elle.
Antoine
Samano, L'emprunt
Gallinet.
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