Elle
ne m'honora ni d'un regard ni d'une parole ; elle fit, sans
fioriture, ce qu'elle était venu faire : me donner le sentiment
de mon incompétence, de ma pauvreté, de ma vanité, et enfin de ma
solitude, car, après la démonstration muette d'une élégance et
d'une maîtrise de soi à arracher des « hourras ! »,
elle s'échappa, d'un glissement qui n'avait plus ni bruit ni forme,
gagna la lisière d'yeuses et disparut.
Ce
bal eut vraiment le chic de me laisser devant le vide parfait.
Jean
Giono, Les
récits de la demi-brigade.