Glané sur le site de Public Sénat, cet article sur les suites annoncées de l'évitable catastrophe de Rouen...
Quatre mois après l’incendie de Lubrizol, les auditions concernant
cette affaire se poursuivent au Sénat ce mardi. Cette fois, la
commission d’enquête Lubrizol se penche sur les questions de toxicologie
et les questions de gestion de crise.
André Picot, président de l'association Toxicologie Chimie, assure
que non seulement de l’amiante s’est bien dispersée lors de l’incendie
de Lubrizol, « il y avait un toit en fibrociment (…) Il est retombé en
pluie de poussière d’amiante » mais surtout que les populations en
contact immédiat (comme les pompiers) ont été touchées. Ces propos sont
en contradiction avec la version des autorités expliquant qu’il n’y a
pas eu de fibres d’amiante dans l’air.
Le président de l'association Toxicologie Chimie a rappelé la
toxicité de l’amiante à long terme : « Une des propriétés de l’amiante,
c’est de déclencher des cancers de l’enveloppe des poumons, la plèvre. »
Il a raillé le ministère de la Santé de ne pas être « très au fait de
ce problème » : « Devant la pression des médias Madame Buzyn a demandé
des analyses (…) de sang de l’état du foie de ces pompiers. Or tout le
monde sait très bien que l’amiante n’a aucun impact sur le foie. Ils
auraient mieux fait de vérifier un petit peu l’état de leur tractus
pulmonaire. »
Lorsque la sénatrice socialiste de la Charente Nicole
Bonnefoy corapporteure de cette commission, a rappelé la position de la
directrice de l’ARS (agence régionale de Santé) de Normandie lorsqu’elle
a été auditionnée expliquant qu’il n’était pas nécessaire de faire de
scanner pulmonaire pour recherche d’amiante parce qu’on n’en a pas
trouvé dans l’air, André Picot a répondu en parlant de l’ARS : « C’est
un peu désolant (…) On a beaucoup de mal à leur faire confiance … ».