On peut trouver cette illustration sur le site La Plume dans l'oeil. Elle m'a semblé illustrer avec une cruelle acuité cette lente apocalypse du présent que nous accompagnons de nos pauvres élucubrations.
J'ai pensé à ces lignes de Baudouin de Bodinat, déjà citées, en me demandant si il était toujours possible de parler la douce langue natale...
"Que
c'est justement dans cette atmosphère d'Autant en emporte le vent
sur fond d'incendies planétaires et dans l'attente de la banqueroute
générale qui doit se produire dans très peu de temps, où la peur
s'affole de n'avoir nulle part où se cacher, que chaque instant peut
prendre, ainsi détaché, cet éclat admirable, d'un sentiment
si vif, complexe, presque douloureux ; et que c'est justement
dans cette précipitation des circonstances, et l'écroulement de
toutes les régularités et conventions de la vie sociale, dans ce
trouble universel, que la civilisation se réfugie au fond de ces
solitudes à deux, que l'amour recueille ce que l'affolement
et la fièvre ne veulent plus : la confiance, le calme, la
délicatesse, la civilité, l'amitié, le rire et l'intelligence
réciproque ; qu'on y entend parler encore la douce langue
natale.
"