lundi 15 février 2016

L'Aurore



Dans L'Aurore, une femme se tient dans l'ombre, mystérieuse, dominatrice. Le génie de Murnau se révèle dans l'infinie subtilité du cadrage et de l'éclairage. Elle est la nuit, le désir, l'envie. Un seul coup de projecteur la transformerait en grue. Gavés de lumière, voilà longtemps que nous ne sommes plus capable de désirer ainsi. Nous passons le plus clair de notre temps à courir après des volatiles.

12 commentaires:

nosconsolations a dit…

Chef-d'œuvre lumineux, cher Promeneur !

Le Promeneur a dit…



Ô combien, cher Inconsolable. Revu il y a peu, sa vision fut comme un véritable bain de jouvence.

Là, visiblement, le génie soigne à la façon d'un dictame.

nosconsolations a dit…

Le remake de Jean Eustache, 66 ans plus tard, est presque aussi beau...

Le Promeneur a dit…



Ah ? Je ne connais pas ce film d'Eustache. Quel est son titre ?

nosconsolations a dit…

La Maman et la putain, voyons !

Le Promeneur a dit…


Je ne l'aurais pas vu comme un remake mais, après tout, et à bien y réfléchir, on se retrouve effectivement devant un Léaud coincé entre deux femmes.

A ce sujet : dans Pour rire ! de Lucas Belvaux, il y a une scène où l'ami Léaud, en visite à l'hôpital, rencontre une infirmière, jouée par Françoise Lebrun, à qui il demande s'ils ne se connaissent pas. Et celle-ci, d'un ton définitif, lui répond : "Sûrement pas !".

Plaisir cinéphilique assuré.
We few we happy few...

nosconsolations a dit…

Naturellement, il ne s'agit pas d'un remake à proprement filmer, mais je préfère cette manière de voir les films...

Florence a dit…

Merci pour l'indication du clin d’œil dans "Pour rire", je ne l'avais même pas remarqué - peut-être parce que j'ai enfin regardé "La maman et la putain" bien après avoir vu "Pour rire" (avec délectation pour les deux). Et puis merci aussi messieurs pour votre incitation à découvrir "L'Aurore" sans tarder (eh oui, que de lacunes !.)

Le Promeneur a dit…



Point de lacunes, chère Florence, mais le bonheur à venir d'une merveilleuse découverte.

Le Promeneur a dit…



J'oubliais : Truffaut disait que l'Aurore était le plus beau film du monde.

A vous de voir si notre cher François ne galégeait pas un peu...

Florence a dit…

Ah, l'incitation n'en est alors que plus forte !
Cela dit, il a eu je crois le même genre de formules au sujet de La Règle du jeu et Les Enfants du Paradis. Ce qui n'enlève rien au propos, l'admiration peut bien être multiple, n'est-ce pas...

Le Promeneur a dit…


Tout à fait, chère Florence, et cela n'en est que meilleur.