Les traces de peinture à la chaux, la
cuvette ébréchée, les hardes, la pauvre chaise, roulée par la mer
sans bord de mon herbe, ne le céderont en rien au décors
impeccables, aux riches toilettes. Il n’est rien qui vaille que
cela change et rien ne vaudrait plus rien si cela changeait. Le plus
grand espoir, je dis celui en quoi se résument tous les autres, est
que cela soit pour tous et que pour tous cela dure ; que le don
absolu d’un être à un autre, qui ne peut exister sans sa
réciprocité, soit aux yeux de tous les seule passerelle naturelle
et surnaturelle jetée sur la vie.
André Breton, L’amour fou
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