Le processus d’expansion qui a commencé en Europe il y a cinq siècles se révèle être une histoire qui, pour la plus grande part de l’humanité, fut d’emblée synonyme de déportation, de paupérisation, de violence massive – allant jusqu’au génocide – et de saccage des territoires. Cette violence n’est pas révolue. Il ne s’agit pas d’une maladie infantile du système mais de l’une de ses composantes structurelles et durables. Ce qui se profile à l’horizon, la destruction des conditions de vie de centaines de millions d’êtres humains par l’aggravation du changement climatique, nous le rappelle aujourd’hui.
Pourquoi la plupart des humains ont-ils accepté que se constituent des élites qui règnent sur eux et s’emparent d’une partie de leurs revenus, sous forme d’impôts, pour financer des armées et construire des palais colossaux ? Pourquoi les humains ont-ils admis que ces élites puissent réglementer leurs rapports et même disposer de leur vie ? Comment et pourquoi, pour le dire en un mot, les humains ont-ils appris à obéir ?
Voilà ce qu'écrit Fabian Scheidler dans son précieux et précis La fin de la Mégamachine, livre fondamental que nous vous recommandons expressément de lire et de faire lire autour de vous. Fresque enlevée retraçant cinq mille ans d’histoire humaine, de la
Protohistoire à aujourd’hui, en insistant plus spécifiquement sur les
cinq derniers siècles, l’ouvrage éclaire les évolutions
qui ont conduit à notre monde ainsi que les moyens d’échapper,
peut-être, à cette destruction.
Pour celles et ceux que rebuterait l'ascension de ces impitoyables 624 pages, une excellente synthèse de l'opus est accessible sur le site A Contretemps. Rédigée par Sébastien Navarro, elle constitue un très bon résumé d'un ouvrage qui permet de comprendre le genre d'enfer dans lequel nous vivons et l'ensemble des raisons qui nous y ont mené.