jeudi 16 décembre 2021

Victoire pour les paysans indiens

"Des millions d’Indiens ont été accueillis par une bonne nouvelle le 19 novembre, lorsque Narendra Modi, le Premier ministre indien, a annoncé l’intention de son gouvernement d’abroger les trois projets de loi sur l’agriculture, destinés à « réparer » le secteur agricole en difficulté du pays. (...) Ce recul de l’homme dominant qui a fait passer des politiques très néfastes tout en prônant un discours hyper-nationaliste basé sur l’ultra-droite Hindutva, balayant toutes les critiques - souvent par la force brute - a de quoi réjouir.

Le 30 mars dernier, nous parlions ici de la lutte des paysans indiens contre les projets de loi favorables à l'agro-indusrie la plus prédatrice promulgués par le gouvernement d'ultra-droite de Narendra Modi. L'obstination, le courage et le mode d'organisation des paysans ont porté leurs fruits : ils ont fait reculer (au prix de 700 morts) la clique de Modi comme l'explique avec précision dans son article Sushovan Dhar.  

Ajoutons que le mouvement des agriculteurs s’est également transformé en un mouvement politique s’opposant aux tactiques de polarisation communautaire fomentées par le gouvernement Modi. Il a contribué à la résolution de certaines de ces tensions inter communautaires, notamment dans l’ouest de l’Uttar Pradesh entre Jats et Musulmans, où les deux communautés se déchiraient à la suite des émeutes communautaires de 2013. A suivre, donc...


samedi 4 décembre 2021

Ce que nous faisons du temps





Et puis, de toute façon, il est indéniable que nous ne faisons qu'un seul usage du temps qui nous est accordé : nous le perdons, nous ne savons rien faire d'autre que le perdre, et tout le travail de notre conscience, avec ses souvenirs et ses falsifications, est une recherche du temps gâché, minutieuse et désespérée ; et si quelqu'un nous transmet quelque chose avant de s'en aller, nous ne sommes pas venus au monde pour résoudre les énigmes mais pour les conserver intactes, et les transmettre à notre tour encore plus incompréhensibles que lorsque nous les avons reçues.

 

Emanuele Trévi, Songes et Fables