mercredi 30 décembre 2020

Bernard Charbonneau trahit par le Monde




Celles et ceux qui auront lu Le jardin de Babylone, ou d'autres oeuvres de Bernard Charbonneau, seront, au mieux, étonnés par l'article qu'un certain Chatel a publié dernièrement dans le Monde

Entre autres énormités, ce dernier qualifie  l'auteur de Feu vert de "théologien protestant" lui qui, comme l'explique l'article des collègues de Pièce & Main d'Oeuvre, reçut une vague instruction catholique avant de devenir un chaud contempteur du christianisme. 

La parution dans ces colonnes de semblables distorsions de la vérité ou, au mieux de manoeuvre de récupération d'un homme et de son oeuvre, n'étonnera que ceux qui croient encore à l'objectivité du journalisme en général et du Monde en particulier.

Et P&MO de rappeler, fort sainement, ces mots de Bernard Charbonneau qui remettent bien les actuels récupérateurs et falsificateurs de la pensée réellement écologique à leur place : celle du marigot plus ou moins nauséabond du pouvoir.

"Un beau jour, le pouvoir sera bien contraint de pratiquer l’écologie. Une prospective sans illusion peut mener à penser que, sauf catastrophe, le virage écologique ne sera pas le fait d’une opposition très minoritaire, dépourvue de moyens, mais de la bourgeoisie dirigeante, le jour où elle ne pourra faire autrement. Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance géreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu’à l’écologie ; ils ne croient qu’au pouvoir, qui est celui de faire ce qui ne peut être fait autrement *".   

 

* Bernard Charbonneau, Le Feu vert

jeudi 24 décembre 2020

Sexe & Mégamachine

Avec les fêtes, ou ce qu'il en reste, s'offre l'occasion de récupérer ses forces de travail mais aussi de faire un peu de lecture, à défaut de s'affaisser sur le canapé, l'esprit en berne, devant une série barattée par un consortium voué au retour sur investissement.


La fin de la mégamachine de l'allemand Fabian Scheidler se révèle être l'une des plus brillantes synthèses actuelles de l'histoire de notre civilisation que nous connaissons, comme le résume bien la quatrième de couverture du bouquin en expliquant que ce livre "offre enfin la clé de compréhension des désastres climatiques, écologiques, pandémiques et économiques contemporains. Accuser Sapiens, un humain indifférencié et fautif depuis toujours, est une imposture. Notre histoire est sociale : c’est celle des structures de domination nées il y a cinq mille ans, et renforcées depuis cinq siècles de capitalisme, qui ont constitué un engrenage destructeur de la Terre et de l’avenir de l’humanité, une mégamachine. 

Mais ces forces peuvent aussi être déjouées et la mégamachine ébranlée. Alors que les alternatives ne manquent pas, quel déclic nous faut-il pour changer de cap et abandonner une voie manifestement suicidaire ? La réponse est dans ce récit. Car seul celui qui connaît sa propre histoire peut être capable de l’infléchir". 

Pour résumer : le très haut de gamme des "banalités de base". Indispensables à tout honnête homme.


Non moins indispensable, et sainement provocateur, le livre de Kristen Ghodsee, Pourquoi les femmes ont une meilleure vie sexuelle sous le socialisme. Plaidoyer pour l’indépendance économique. Cet opus montre comment, dans les pays de l'Est, et particulièrement dans l'ex RDA, la vie sexuelle des femmes étaient bien plus épanouie qu'à l'Ouest ne serait-ce que parce qu'elles disposaient, entre autre chose, de leur indépendance économique. 

Une lecture qui, nous n'en doutons pas, saura provoquer nombre de débats savoureux à la table de nos agapes...