mardi 24 novembre 2020

Vaccin & COVID : ça vous gratouille, ou ça vous chatouille ?


A l'heure où l'annonce de la production de vaccins sensés prémunir du COVID suscite la méfiance d'une partie de la population, l'habituelle claque journalistique vilipende ce réflexe obscurantiste d'un peuple prompt à enfourcher la moindre vessie complotiste. 

Peut-être faudrait-il rappeler à ces consternants plumitifs la conduite passée de l'industrie pharmaceutique et des officines du pouvoir censées contrôler leurs élans philanthropiques...

Pour ce faire, nous reproduisons ici la liste, pourtant peu exhaustive, dressée par Philippe Descamps dans le dernier numéro numérique du Diplo.

. Dépakine. Commercialisé depuis 1967 pour traiter l’épilepsie, le valproate de sodium (Dépakine) agit comme un anticonvulsivant. Alors que des effets tératogènes (provoquant des malformations de l’embryon au cours d’une grossesse) sont connus depuis le début des années 1980, la pharmacovigilance fait défaut. Il faut attendre 2004 pour que l’accumulation des risques justifie une information pour les prescripteurs et les patients, mais celle-ci n’interviendra pleinement qu’en 2010. En février 2020, Sanofi, qui produit la Dépakine, a été mis en examen pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires ». L’État a été condamné à indemniser plusieurs victimes.

. Mediator. Dès 1978, le benfluorex (Mediator), vendu officiellement comme traitement du diabète, s’avère inefficace, toxique et très cher. Détourné pour servir de coupe-faim, il provoque de nombreuses valvulopathies cardiaques, mais reste commercialisé jusqu’en 2009 par Servier, qui se montre très généreux avec les médecins et le monde médical. Le procès, dont le jugement est attendu en 2021, a vu comparaître aux côtés des dirigeants de l’entreprise un ancien membre de la Haute Autorité de santé, plusieurs responsables de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps, devenue ANSM), un ex-directeur général de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et une sénatrice.

. Paxil. En 2001, l’étude 329 conclut à l’efficacité et à l’innocuité de la paroxétine (Paxil, Deroxat, Seroxat, Divarius), un antidépresseur vendu par GlaxoSmithKline (GSK) pour les enfants et les adolescents. En compulsant les données de cet essai thérapeutique, en 2015, le British Medical Journal démontre qu’elles permettent de tirer la conclusion inverse et font notamment état d’un risque de suicide. Aucun des vingt-deux signataires officiels de cette étude n’avait participé à sa rédaction, confiée à un « auteur fantôme » rémunéré par GSK.

. Vioxx. En 2004, cinq ans après l’avoir mis sur le marché et avoir dépensé un montant record en publicité, Merck retire le rofécoxib (Vioxx), un anti-inflammatoire non stéroïdien. L’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (Food and Drug Administration, FDA) lui impute plusieurs dizaines de milliers de morts par arrêt cardiaque. Des auteurs employés par Merck considéraient qu’il était « bien toléré », alors que les essais contre placebo montraient une forte mortalité.

. Tamiflu. En 2009, la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) tourne au fiasco, tandis que le risque apparaît surévalué. Plusieurs gouvernements ont fait des réserves de vaccins et d’antiviral oséltamivir (Tamiflu), commercialisé par Roche. Une enquête du British Medical Journal démontre que plusieurs auteurs des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l’utilisation des antiviraux avaient des contrats occultes avec des sociétés pharmaceutiques qui les fabriquent. Alors que les preuves d’efficacité faisaient défaut depuis le début, l’OMS n’a retiré l’oséltamivir de sa liste des médicaments essentiels qu’en 2017.

. Opioïdes. Depuis 2015, on attribue une partie de la baisse de l’espérance de vie aux États-Unis à un analgésique stupéfiant, l’oxycodone (Oxycontin, Oxynorm), qui provoque une forte dépendance. Avec le fentanyl, il s’avère responsable de centaines de milliers de morts par surdose. Il a été consommé massivement en raison d’une commercialisation agressive des visiteurs médicaux de Purdue Pharma, qui ont poussé les médecins à élargir la prescription au-delà des douleurs cancéreuses et en sous-estimant le risque, comme le fit également la FDA. D’autres sociétés, dont Johnson et Johnson, doivent elles aussi faire face à des demandes de dommages évalués à plusieurs milliards de dollars. L’entreprise a déposé le bilan et devra payer plus de 8 milliards de dollars d’amendes et de dommages après avoir plaidé coupable, notamment pour le versement de pots-de-vin aux médecins.


1 commentaire:

Lucm Rezé a dit…

J'enrage contre ce Louis Pasteur !