jeudi 2 juin 2016

Courbes variées



Ne le nions pas : l'apparition de fesses, ou de seins, à la surface de ce blogue a l'effet du vinaigre sur certaines mouches. Les chiffres sont là : une naïade dénudée fait doubler la fréquentation du Promeneur.
Ami des femmes mais aussi de la culture, le Promeneur a décidé d'illustrer ces deux passions par la grâce d'une seule image et de joindre ainsi l'utile à l'agréable.

Des héros


Il y a, chaque jour, des centaines de raisons de convoquer nos héros d'enfance préférés pour venir nous donner un coup de main et bouter les salauds hors de notre espace vital et, pourquoi pas, avancer la date du Grand Soir.

C'est ce que fait le narrateur du Rendez-vous des héros depuis sa chambre d'hôpital, quelques temps après la répression sanglante du mai 68 mexicain et au sortir d'une rencontre contondante avec un tueur de putes. Bien sûr, comme dans la plupart des romans de Paco Ignacio Taibo II, Mexico, le District Fédéral est là, très présent, au point de composer un personnage à part entière.

" Si tu n’étais pas là, où serais -tu ?
Sur le pont d’Insurgentes, par exemple, du côté où la nuit n’agite pas cette insipide lumière mercurielle : sur l’avenue División del Norte, où l’obscurité se brise sur la ligne continue des phares de voitures (dix mètres et, tout en bas, le Viaducto) ; un fleuve urbain avec le rugissement requis. Tu lances le mégot et tu le regardes tomber, avec le secret espoir de le voir rebondit sur le toit d’une auto (c’est raté). D’une certaine manière, l’espoir comme la cigarette a mis sept minutes à se consumer. À présent, l’envie te prend de monter sur le parapet et de pisser sur les automobiles. Au-dessous, un camion de déménagement soulève des trombes d’eau en roulant dans les flaques. Il a recommencé à pleuvoir…".

Paco Ignacio Taibo II, Au rendez-vous des héros.