jeudi 29 novembre 2018

Se souvenir de Bohumil Hrabal (1914-1997)



Je ne sais pas distinguer les idées qui sont miennes de celles que j'ai lues. Car moi, lorsque je lis, je ne lis pas vraiment, je ramasse du bec une belle phrase et je la suce comme un bonbon, je la sirote comme un petit verre de liqueur jusqu'à ce que l'idée se dissolve en moi comme l'alcool ; elle s'infiltre en moi si lentement qu'elle n'imbibe pas seulement mon cerveau et mon coeur, elle pulse cahin-caha jusqu'aux racines de mes veines, jusqu'aux radicelles de mes capillaires.  

Une trop bruyante solitude


vendredi 23 novembre 2018

Ecrire




Écrire, c’est accepter d’être un homme, de le faire, de se le faire savoir, aux frontières de l’absurde et du précaire de notre condition.

Georges Perros 

 

lundi 19 novembre 2018

A l'arrière des berlines


A celles et ceux qui, un peu vite sans doute, souhaitent ranger la jacquerie en gilet jaune de ces derniers jours dans l'unique tiroir d'un néo-poujadisme bon teint, proposons cet article du Vent se lève.  

On sera d'accord, ou pas, avec l'analyse, assez économiciste il est vrai, de Marion Beauvalet. Au moins, aura t-on un peu touillé dans le bocal d'images toutes faites que nous trimballons dans notre musette. C'est déjà ça...

mercredi 14 novembre 2018

Les méthodes de l’antiterrorisme et de répression du grand banditisme appliquées au militantisme politique



Pour ce qui est des lutte contre le monde tel qu'il ne va pas, cet article de Libération sur les méthodes employées par la justice et la gendarmerie contre les opposants à la décharge nucléaire de Bure. Il semble que les leçons de Tarnac n'aient pas servies à grand chose... 
 
Aussi, on a un bel aperçu, pour ne pas dire une preuve, de l'inquiétude de l'Etat et de ses alliés (vu les moyens employés) face à toute révolte consciente et organisée. C'est édifiant et assez instructif quant à leur état d'esprit.
 

mardi 13 novembre 2018

Geworfenheit et dialectique




L’homme naît inachevé, il est jeté dans le monde parce qu’il y entre inachevé, il s’y retrouve comme assiégé. Il doit donc secréter la culture comme une carapace défensive et cet inachèvement constitue la base anthropologique de la pensée dialectique. (Lapassade dit que « la prématuration biologique de l’enfant crée davantage que la fixation durable aux premiers objets d’amour, cette prématuration est source d’un besoin de fusion inassouvi ». ) En effet « jeté dans le monde », l’enfant y constitue une totalité inachevée, incomplète, une nostalgie ou si on veut une intention de la totalité qui tend à se compléter et à se rendre autonome mais qui n’y arrivera qu’aux prix d’un effort. Cet effort de totalisation est l’ébauche de la praxis. La dialectique se définit comme une logique de l’inachèvement.

Joseph Gabel, Anthropologie et dialectique



mardi 6 novembre 2018

Le salut par les sorcières


Dans ce texte, les collègues du Vent se lève rendent compte du dernier essai de l'excellente Mona Chollet : Sorcières, La puissance invaincue des femmes.

Il y est dit que le bouquin, classé depuis sa parution dans les meilleures ventes d’essais, provoque un véritable engouement médiatique. Succès explicable dans une époque qui voit "le retour de la misogynie la plus décomplexée dans de nombreux Etats, aux Etats-Unis et au Brésil notamment, mais aussi dans un contexte de crise écologique sans précédent, où l’homme n’a jamais été si proche de détruire de manière irréversible son milieu vital. 

En réponse, la figure de la sorcière, comme incarnation d’une résistance contre le patriarcat et une certaine rationalité qui justifie l’exploitation de la nature, fait son grand retour. Mona Chollet s’appuie sur cette figure et sur ses avatars modernes pour faire entendre une parole émancipatrice".  

Et nos amis de conclure qu'à "l’heure où les droites conservatrices et misogynes s’imposent un peu partout dans le monde, il semble fondamental de ne pas renoncer au « combat culturel », toujours à mener. Si la sorcière est, comme le dit Mona Chollet, celle qui « surgit au crépuscule, alors que tout semble perdu », « celle qui parvient à trouver des réserves d’espoir au cœur du désespoir », alors ses sorcières apparaissent à point nommé, pour conjurer la domination et créer d’autres possibles". 


 

lundi 5 novembre 2018

Ne pas désespérer (totalement) de l'effondrement



Pessimistes de tous poils, catastrophistes éclairés et autres contempteurs de ce monde, voici l’entretien mené par François Ruffin avec Pablo Servigne. 

En ces temps de disparition assurée de notre espèce, ce dernier vient utilement présenter ses travaux en « collapsologie » ou science de l’effondrement. On y trouvera son boire et son manger, des raisons de ne pas être d’accord, et d’autres pour ne pas totalement désespérer.