jeudi 30 janvier 2020

Cela va mieux en le disant




Glané sur le site des camarades des Âmes d'Atala, un extrait du livre d'Alain Accardo. Si nous ne présumons pas de la qualité de l'ouvrage, que nous n'avons pas encore lu, au moins sommes nous pleinement d'accord avec les "banalités de base" énoncées ci-dessous.

« Nous, classes moyennes, petits-bourgeois de toutes catégories, anesthésiés par notre confort, chloroformés par nos habitudes, obnubilés par nos médiocres intérêts, devrions nous aviser que le modèle d’organisation sociale qui est révolu, c’est celui qui se présente comme le seul concevable et le seul souhaitable, le modèle que le capitalisme libéral a étendu à toute la planète, celui d’une société à deux vitesses et d’un monde à deux humanités. L’évolution plus qu’alarmante des rapports sociaux, le fossé infranchissable qui se creuse toujours plus entre nantis et démunis, entre possédants et dépossédés, engendrant exclusion, haine et violence, rendent inéluctable le choix décisif entre un monde où la défense des privilèges ne pourra plus être assurée que par la guerre déclarée contre les pauvres et un monde où la suppression des inégalités économiques constitue le préalable de la construction d’une démocratie mondiale".


mardi 28 janvier 2020

Vous, ici ?



Guillaume Erner, qui est le monsieur loyal des matinales de France Culture et, accessoirement, le gardien de la doxa libérale imposée à ce médium de grande écoute, livrait, le 20 janvier dernier, un de ses habituels éditos aux chevilles logiques aussi épaisses que sa pensée. Le journaliste tentait, assez maladroitement, de dissuader les auditeurs de s’intéresser de plus près à l’ouvrage de l’historien Johann Chapoutot : Libres d’obéir Le management du nazisme à aujourd’hui

Il faut dire que cet ouvrage montre, à travers le parcours du général SS Reinhard Höhn (1904-2000), la modernité du nazisme en matière d’organisation du travail avec le culte de la performance, l’obsession de la flexibilité, le mépris des fonctionnaires et de l’État. Archives en main, Chapoutot décrit comment ce technocrate, partisan de la disparition de l'État au profit de la  « communauté » définie par la race et son « espace vital », oeuvra durant toute sa carrière sous le IIIe Reich, sur l'adaptation des institutions de l'État au Grand Reich à venir. 

Après guerre, nullement inquiété par la justice, Reinhard Höhn fonda, à Bad Harzburg, un institut de formation au management des élites économiques de la République fédérale. Quelques 600 000 cadres issus des principales sociétés allemandes y apprendront le management ou, plus exactement, l'organisation hiérarchique du travail par définition d'objectifs, le producteur, pour y parvenir, demeurant libre de choisir les moyens à appliquer. Ce qui fut très exactement la politique du Reich pour se réarmer, affamer les populations slaves des territoires de l'Est, exterminer les Juifs.

Comme l’explique l’historien dans un entretien à Marianne : « Le nazisme n’est pas un phénomène hors sol ou une aberration inexplicable. Il est de notre temps et de notre lieu (l’Occident des années 1850-1940), et il en exprime des caractères, il en réalise des potentialités, et il révèle des traits. Le plus saillant, à mes yeux, c’est le désastreux darwinisme social qui arme l’occident capitaliste et colonialiste depuis les années 1860 en lui livrant la théorie de sa pratique et en naturalisant sa domination. Ce social-darwinisme lui prééxiste et lui survit, plutôt bien quand on constate à quel point il est triomphant aujourd’hui, dans une société dont on veut faire une simple juxtaposition d’individus évoluant dans un contexte concurrentiel et marchand, où il faut "se vendre", "se battre", "scorer", "réseauter", etc… » .

On précisera un peu plus le propos (en pensant fortement au management employé par France Telecom dernièrement) en écoutant Johann Chapoutot répondre aux questions de Raphaël Bourgois à la Grande table de France Culture.




mercredi 22 janvier 2020

Quelle surprise !


Glané sur le site de Public Sénat, cet article sur les suites annoncées de l'évitable catastrophe de Rouen...  

Quatre mois après l’incendie de Lubrizol, les auditions concernant cette affaire se poursuivent au Sénat ce mardi. Cette fois, la commission d’enquête Lubrizol se penche sur les questions de toxicologie et les questions de gestion de crise.

André Picot, président de l'association Toxicologie Chimie, assure que non seulement de l’amiante s’est bien dispersée lors de l’incendie de Lubrizol, « il y avait un toit en fibrociment (…) Il est retombé en pluie de poussière d’amiante » mais surtout que les populations en contact immédiat (comme les pompiers) ont été touchées. Ces propos sont en contradiction avec la version des autorités expliquant qu’il n’y a pas eu de fibres d’amiante dans l’air.

Le président de l'association Toxicologie Chimie a rappelé la toxicité de l’amiante à long terme : « Une des propriétés de l’amiante, c’est de déclencher des cancers de l’enveloppe des poumons, la plèvre. » Il a raillé le ministère de la Santé de ne pas être « très au fait de ce problème » : « Devant la pression des médias Madame Buzyn a demandé des analyses (…) de sang de l’état du foie de ces pompiers. Or tout le monde sait très bien que l’amiante n’a aucun impact sur le foie. Ils auraient mieux fait de vérifier un petit peu l’état de leur tractus pulmonaire. » 

Lorsque la sénatrice socialiste de la Charente Nicole Bonnefoy corapporteure de cette commission, a rappelé la position de la directrice de l’ARS (agence régionale de Santé) de Normandie lorsqu’elle a été auditionnée expliquant qu’il n’était pas nécessaire de faire de scanner pulmonaire pour recherche d’amiante parce qu’on n’en a pas trouvé dans l’air, André Picot a répondu en parlant de l’ARS : « C’est un peu désolant (…) On a beaucoup de mal à leur faire confiance … ».



Finger in the gnose




Les archontes voulurent tromper l’humanité dès qu’ils virent qu’elle était apparentée à ce qui est véritablement bon. Ils prirent le nom de ce qui est bon et l’attribuèrent à ce qui n’est pas bon afin de la tromper par le truchement des noms et de les attacher à ce qui n’est pas bon, et par la suite - quelle faveur ils leur font ! - pour les détacher de ce qui n’est pas bon et de les placer parmi ce qui est bon à leurs yeux. Car, en réalité, ils voulaient prendre quiconque était libre et se l’attacher comme esclave à jamais.

L’évangile selon Philippe  
Traduction de Louis Painchaud

lundi 20 janvier 2020

Finale, la lutte ?



Denis Robert nous livre dans le Média son édito. On ne sera pas d'accord avec tout même si la part la plus importante de son propos nous sied. Au pire, cela change du discours médiatique mainstream, comme disent nos amis angliches. 

Et on n'oubliera pas de descendre dans la rue ces jours prochains. Encore, et encore.

lundi 13 janvier 2020

Art


L'art consiste donc sans aucun doute à supporter l'insupportable et à ne pas ressentir ce qui est effroyable comme tel, c'est-à-dire effroyable. Il va de soi que cet art doit être définit comme le plus difficile qui soit.

Thomas Bernhard