Après la commune de Volx, les
habitants d’Ongles, petit village accroché aux flancs de la
montagne de Lure, ont appris, eux aussi, par le biais de la publication d’un
avis d’enquête publique, qu’un projet d’implantation de
panneaux solaires était à l’étude sur leur commune. L’habituel saccage de la
nature prévoit le défrichement de 12 hectares de forêt, au
lieu-dit la Seygne, pour que la société SolaireParcMP079, filiale
d’Engie, puisse y installer ses panneaux.
Les
écologistes fervents applaudiront ce projet qui, comme le précise
l’avis préfectoral, « vise à assurer la sécurité
énergétique du territoire, à réduire les émissions de gaz à
effet de serre, à participer au développement des énergies
renouvelables par la production d’électricité sans émissions
sonores, sans déchets et sans consommation d’eau ».
D’autres, plus sensibles aux conséquences du confort moderne,
peut-être aussi plus rétifs aux discours du green washing (l’autre nom
de la poursuite suicidaire vers notre extinction) ou simplement
lecteurs d’un Giono qui fit autre chose de cette terre vivante, se
mobiliseront pour empêcher cette stupidité.
Se précise ainsi, à travers l'implantation d'installations diverses (centrales photovoltaïques, éoliennes, usines de méthanisation, décharges nucléaires), le projet moderne d'aménagement du territoire français. Dans les campagnes "désertées", que ne peuplent plus que les vieux, les déclassés, les paysans et les pauvres, et où l'on supprime gares, hôpitaux, maternités, écoles et bureaux de poste, on installera ce que les métropoles (où il fait si bon vivre) ne veulent pas et qui est nécessaire à leur survie.
Dernières heures : en 2019, saisi en première instance par l'association Amilure, le tribunal administratif de
Marseille a validé le permis de défrichement qui
avait été accordé à l’opérateur.
A la suite d'une procédure menée par cette même Amilure, la Cour administrative d’appel de Marseille est revenue sur cette
première décision : Engie Green a perdu son permis de défrichement dans un arrêt du 31 décembre 2024.
Le 10 février 2025, le conseil municipal d’Ongles a refusé de reconduire le bail
emphytéotique accordé à Engie Green, estimant que le projet n’était plus
d’intérêt communal.
Malgré ce double désaveu, l’opérateur a saisi le Conseil d’Etat en cassation, qui a jugé son pourvoi admissible.
Le Conseil d’Etat rejugera l’affaire sur la forme, et
peut-être même sur le fond.
S'il donne raison à Engie Green, l'entreprise récupérera son autorisation de défrichement, et pourra lancer son
projet si la mairie d'Ongles lui accorde un nouveau
bail.
Si le Conseil d’Etat tranche en la faveur d'Amilure, le projet devrait
logiquement s’arrêter, sans autre recours possible de la part de
l’opérateur.
Celles et ceux qui souhaiteraient s'intéresser de plus près à cette affaire se renseigneront utilement sur le site d'Amilure.