De nos jours, un étudiant en économie politique, ou un adepte de la philosophie des gazettes, s'empresserait de justifier ce changement : les bonnes mœurs, dirait-il, ne peuvent régner sans les fondements de l'industrie, laquelle, en satisfaisant aux besoins quotidiens et en assurant sécurité et prospérité à toutes les catégories sociales, stabilisera les vertus, et les rendra universelles. Ah ! le beau discours ! Pendant ce temps-là, avec l'industrie arrivent en force la bassesse, la froideur, l'égoïsme, l'avarice, la fausseté et la perfidie mercantile ; les manières et les passions les plus corruptrices et les plus indignes de l'homme civilisé se multiplient sans fin ; et les vertus se font attendre.
Giacomo Léopardi
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