Je ne sais pas distinguer les idées qui sont miennes de celles
que j'ai lues. Car moi, lorsque je lis, je ne lis pas vraiment, je
ramasse du bec une belle phrase et je la suce comme un bonbon, je la
sirote comme un petit verre de liqueur jusqu'à ce que l'idée se dissolve
en moi comme l'alcool ; elle s'infiltre en moi si lentement qu'elle
n'imbibe pas seulement mon cerveau et mon coeur, elle pulse cahin-caha
jusqu'aux racines de mes veines, jusqu'aux radicelles de mes
capillaires.
Une trop bruyante solitude
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