En 1959, alors que les surréalistes préparaient une exposition consacrée à Éros, Jean Benoît exécuta le « Grand Cérémonial », c’est-à-dire l’Exécution du testament du Marquis de Sade, face à une centaine de personnes spécialement invitées.
Devant eux, il se dépouilla une à une des pièces du formidable costume qu’il avait conçu avant de marquer au fer rouge le nom de Sade sur sa poitrine. Pour Annie Le Brun, il devenait ainsi possible de faire « scandaleusement coïncider la dimension sensible de Novalis avec la dimension physique de Sade ».
Pourquoi (continuer à) parler de Jean Benoît aujourd’hui ? Parce que, comme l’explique très bien cette dernière : « Si l’époque n’avait pas été ce qu’elle est, si une épidémie de créativité n’était en train de devenir endémique, menaçant de réduire à rien la pensée, je n’aurais pas pris la peine d’attirer l’attention sur tout ce qui sépare Jean Benoît du contingent d’artistes qui produisent chaque saison leur petit tas d’œuvres d’art. »
Et de fait, « si exhibitionniste soit-il, il n'est pas de ceux qui font aujourd'hui profession de "donner à voir" mais il compte parmi les très rares qui donnent envie d'être".
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