mardi 3 juillet 2018

Voilà !


Si, devant des gens en pleine santé, l’on prononce les mots ordinaires de la nature : foin, herbe, prairie, saules, fleuves, sapins, montagnes, collines, on les voit comme touchés par un doigt magique. Les bavards ne parlent plus. Les forts gonflent doucement leurs muscles sous les vestes, les rêveurs regardent droit devant eux. Si l’on écoutait à ce moment là la petite voix de leur âme, on entendrait qu’elle dit : voilà ! Comme si elle était enfin arrivée.

Jean Giono, Aux sources mêmes de l'espérance

 

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