jeudi 28 mars 2019

Chan



La montagne verte est père des nuages blancs
Et les nuages blancs fils de la montagne verte
Les nuages blancs tout le jour s'appuient
A la montagne verte qui toujours les ignore.


Dongshan Liangjie (807-869) 

 

mardi 19 mars 2019

Acte 18



On se fera une petite idée du rodéo élyséen de ce week-end en visionnant les images recueillies par le site Taranis news.
 

Se souvenir de Murray Bookchin (1921-2006)



Le fait capital, c'est que l'homme est en train de défaire l'oeuvre de l'évolution du vivant. En créant de vastes agglomérations de ciment, de métal et de verre, en dévastant ou en minant les écosystèmes complexes et subtils qui constituent toute la diversité locale du monde naturel, bref en remplaçant un environnement organique et complexe par un environnement inorganique et simplifié, l'homme est en train de démonter la pyramide biotique qui l'a porté durant d'innombrables millénaires. Lorsqu'il remplace les liaisons écologiques complexes dont dépendent tous les êtres vivants supérieurs par des liaisons plus élémentaires, l'homme ramène peu à peu la biosphère à un stade qui ne permettra plus que la survie d'êtres vivants beaucoup plus simples. Si ce grand renversement du processus évolutif devait se poursuivre, il n'est nullement fantaisiste de penser que les conditions qui permettent les formes supérieures de vie seront détruites à jamais et que la terre ne sera plus en mesure d'assurer la survie de l'espèce humaine. 

Ecologie et pensée révolutionnaire, 1964. 

jeudi 14 mars 2019

Pense bêtes


Un homme, un bilan. Dans vos dîners en ville, il est toujours bon d’avoir quelques chiffres à jeter au visage des macroniens que vous aurez soin de houspiller. Voici la plupart des mesures décidées par Macron et ses sbires depuis leur accession aux affaires. Cette liste est primaire, hâtive, et plutôt étatiste, mais elle pourra vous aider à battre en brèche le déni de certain(e)s. 

Alors, apprenez ceci par coeur, lancez-vous et, dans le feu des débats, n’oubliez pas de prononcer la célèbre formule : « J’ai des chiffres, moi monsieur ! (ou madame) » avant de terrasser votre adversaire sous l’un des poids les plus contondants du réel. Bon appétit !

. Suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune : sous la pression des milieux d’affaire E. Macron remplace l’ISF par l’impôt sur la fortune immobilière. Or, les plus riches possèdent la majorité de leur fortune en valeur mobilière (assurance vie, actions, obligations…). L’ISF rapportait 5,4 milliards d’€, l’IFI n’en rapporte que 800 millions. Manque à gagner pour l’État : 4,6 milliards d’€.

. Défiscalisation des revenus du capital (PFU) : avant, un actionnaire touchant des intérêts déclarait ses revenus qui étaient ensuite imposés selon la tranche à laquelle il appartenait. Le PFU est un impôt à taux unique de 12,8 % alors qu’avant le taux était de 45 % pour les revenus de plus de 156.000 €. Manque à gagner pour l’État : 5 milliards d’€.

. Suppression de l’Exit Tax, dispositif contre l’évasion fiscale : manque à gagner pour l’État évalué entre 800 millions et 6 milliards d’€.

. Baisse des impôts sur les sociétés : d’ici 2022, il passera de 33,3 % à 25 %. Manque à gagner pour l’État : 11 milliards d’€.

. Maintien du CICE : inventé par E. Macron alors qu’il était conseiller de F.Hollande, ce crédit d’impôt pour les société est égal à 6 % de la masse salariale pour tous les salaires inférieurs au SMIC. 100 milliards d’€ ont été distribués depuis 2013.

. Baisse de la taxe sur les salaires pour entreprise non soumise à la TVA : les banques et les fonds spéculatifs ne paient plus que 13,6 % au lieu de 20 %. Manque à gagner pour l’État : 250 millions d’€.

. Suppression de la 4e tranche sur les hauts salaires : manque à gagner pour l’État : 137 millions d’€ par an.

. Baisse d’1 millions d’€ pour les crédits alloués aux contrats aidés : suppression de 120.000 emplois en 2018.

. Baisse des APL de 1,7 milliards d’€ : les bailleurs sociaux se voyant privé ainsi d’une part de leur recette risquent de ne plus engager de nouvelles constructions de logements.

. Baisse de 57 millions d’€ sur 4 ans pour les crédits de 740 centres d’hébergement.



lundi 11 mars 2019

La guerre des pauvres




Les collègues de Lundi matin s'entretiennent avec Eric Vuillard, l'auteur de l'excellent 14 juillet et du non moins précieux La guerre des pauvres qui décrit, comme l'écrivent les lundistes, la guerre des paysans qui secoua l'Allemagne de 1524 à 1526. Vuillard y évoque puissamment la figure de Thomas Müntzer, "prédicateur subversif qui entendait les paroles de Dieux comme autant d'appels à abattre les riches et les puissants". Parut récemment, et volontairement plus tôt que prévu, il est peu de dire que ce court texte colle au temps présent et en fait résonner ses échos les plus vifs.