Photographie glanée sur l'excellent site André Breton.
mercredi 15 juin 2016
mardi 14 juin 2016
Une sorte de profession de foi
Je donnerais la moitié de la
littérature qui se publie actuellement pour quelques pages de
Roberto Bolano, d'Arno Schmidt, de David Bosc, d'Ahmed Zitouni, de Georges Perros, de Thomas Pynchon ou
de Paco Ignacio Taibo II. Cette évidence, cette expression d'un goût certain, n'ont même pas à être
discutées.
"La ville crachait ses troupes sur les
avenues. Elle ne pardonnait pas les heures de sommeil mal dormies, le
froid, ce grand manque de chaleur dans tout le corps. Elle ne
pardonnait pas les mauvaises humeurs, les petits déjeuners pris au
lance-pierre, les brûlures d'estomac, la mauvaise haleine du matin
et la lassitude.
La ville envoyait ses hommes tous les
matins à la guerre. Les uns avec tout le pouvoir dans les mains, les
autres avec une ridicule bénédiction quotidienne. La ville était
une vraie merde."
Paco Ignacio Taibo II, Cosa facil.
mercredi 8 juin 2016
Nineteen Hundred and Eighty Five
La voix, au premier abord, n'est pas aisément identifiable puis, à mieux tendre l'oreille (et en regardant quel est le nom du groupe), on reconnaît alors l'ami Paul dans ses oeuvres ailées.
lundi 6 juin 2016
Huni Kuin
Un chaman Huni Kuin lors d'une cérémonie autour de l'ayahuasca. L'homme vit dans l'Acre au Brésil et la photo est de Géraldine Rué.
vendredi 3 juin 2016
jeudi 2 juin 2016
Courbes variées
Ne
le nions pas : l'apparition de fesses, ou de seins, à la
surface de ce blogue a l'effet du vinaigre sur certaines mouches. Les
chiffres sont là : une naïade dénudée fait doubler la
fréquentation du Promeneur.
Ami
des femmes mais aussi de la culture, le Promeneur a décidé
d'illustrer ces deux passions par la grâce d'une seule image et de
joindre ainsi l'utile à l'agréable.
Des héros
Il y a, chaque jour, des
centaines de raisons de convoquer nos héros d'enfance préférés
pour venir nous donner un coup de main et bouter les salauds hors de
notre espace vital et, pourquoi pas, avancer la date du Grand Soir.
C'est ce que fait le narrateur
du Rendez-vous des héros
depuis sa chambre d'hôpital, quelques temps après la répression
sanglante du mai 68 mexicain et au sortir d'une rencontre contondante
avec un tueur de putes. Bien sûr, comme dans la plupart des romans
de Paco Ignacio Taibo II, Mexico, le District Fédéral est là, très
présent, au point de composer un personnage à part entière.
" Si tu n’étais pas là, où serais -tu ?
Sur
le pont d’Insurgentes, par exemple, du côté où la nuit n’agite
pas cette insipide lumière mercurielle : sur l’avenue División
del Norte, où l’obscurité se brise sur la ligne continue des
phares de voitures (dix mètres et, tout en bas, le Viaducto) ; un
fleuve urbain avec le rugissement requis. Tu lances le mégot et tu
le regardes tomber, avec le secret espoir de le voir rebondit sur le
toit d’une auto (c’est raté). D’une certaine manière,
l’espoir comme la cigarette a mis sept minutes à se consumer. À
présent, l’envie te prend de monter sur le parapet et de pisser
sur les automobiles. Au-dessous, un camion de déménagement soulève
des trombes d’eau en roulant dans les flaques. Il a recommencé à
pleuvoir…".
Paco Ignacio Taibo II, Au rendez-vous des héros.
mardi 31 mai 2016
Han
L'imprégnation répétée et massive,
par le capitalisme, de l'ensemble des sphères de notre existence -
politique, économique, écologique, morale, subjective, esthétique,
intellectuelle... - mène à ce que Dany-Robert Dufour n'hésite pas
à qualifier de véritable mutation anthropologique : la disparition
de l'individu critique et névrosé, tel que nous le connaissons
depuis le XIXe siècle, et l'apparition d'un être acritique
subissant, en son for intérieur, de fortes poussées psychotiques.
Bref, un nouveau sujet, flexible, qui s'accorde bien mieux que
l'ancien sujet critique aux flux toujours mouvants de la circulation
de la marchandise.
D.R. Dufour en a causé brillamment
dans quelques-uns de ses ouvrages :
- L'Art de réduire les têtes : sur la nouvelle servitude de l'homme libéré à l'ère du capitalisme total, Denoël, 2003 ;
- On achève bien les hommes : de quelques conséquences actuelles et futures de la mort de Dieu, Denoël, 2005 ;
- Le Divin marché, Denoël, 2007, Folio, 2012 ;
- La Cité perverse, Denoël, 2009, Folio, 2012.
Dans son livre La Société de la
fatigue, parût en 2014 chez Circé, le philosophe Byung-Chul Han
arrive à un constat qui n'est pas très éloigné de celui de D.R.
Dufour.
Voici ce que dit la quatrième de couverture de l'ouvrage :
Voici ce que dit la quatrième de couverture de l'ouvrage :
Nous assistons aujourd'hui, sans nous
en rendre compte, à un changement de paradigme. La société de la
négativité est en train de céder sa place à une société dominée
par une surcharge de positivité. Partant de ce changement, Han
décrit le paysage pathologique de notre société actuelle dominée
par des affections neuronales comme la dépression, le syndrome de
déficit d'attention, le trouble de la personnalité borderline ou le
burn-out. Ce ne sont pas des infections, ce sont des infarctus, non
pas conditionnés par la négativité d'un autre immunologique mais
par une surcharge en positivité. Ils se dérobent donc à toutes les
techniques immunologiques de prophylaxie et de défense immunitaire.
L'analyse de Han aboutit finalement à la vision d'une société
qu'il appelle, dans une ambivalence intentionnelle, une « société
de la fatigue ».
lundi 30 mai 2016
Ne jamais oublier Arno Schmidt (1914-1979)
Ma vie ? ! ; n’est pas un continuum !
(pas seulement qu’elle se présente en segments blancs et noirs,
fragmentés par l’alternance jour, nuit ! Car même de jour, chez
moi, c’est pas le même qui va à la gare ; qui fait ses heures de
bureau ; qui bouquine ; arpente la lande ; copule ; bavarde ; écrit
; polypenseur ; tiroirs qui dégringolent éparpillant leur contenu ;
qui court ; fume ; défèque ; écoutelaradio ; qui dit "monsieur
le Sous-préfet" : that’s me !) : un plein plateau de
snapshots brillants.
Arno Schmidt, Scènes de la vie d'un faune.
dimanche 29 mai 2016
Service compris
Les collègues grenoblois de Pièces & Mains d'Oeuvre causent dans le poste de France Culture dans l'émission Terre à terre.
Le sujet : le transhumanisme.
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