mardi 25 avril 2017
mercredi 12 avril 2017
Ni Dieu, ni Maître
Glané sur le site des Ames d'Atala, ce documentaire sur l'anarchie diffusé, il y a peu, sur Arte. Une vision salubre en ces temps de confusion et d'élections.
lundi 27 mars 2017
Une liste de courses
Il saisit un crayon, humecta la mine
pour se laisser le temps de rassembler ses désirs, puis écrivit sa
liste des courses. Par la fenêtre, le ciel était bleu pâle. Devant
la maison – nom pompeux pour sa baraque au toit arqué -, les
bourgeons du prunier s'épanouissaient en disant : « -
Oui, certes, da, ya, une liste, très bien. Mais moi je n'ai besoin
que du looping du temps pour être. Rien dans les mains, rien dans
les poches. ».
- Tectonique des nuages, Aramand
Farrachi
- Praga Magica, Angelo Ripellino
- La politique des choses, Jean-Claude
Milner
- Tina ou l'immortalité, Arno Schmidt
- Vaches en demi-deuil, Arno Schmidt
- Goethe et ses admirateurs, Arno
Schmidt
- On a marché sur la lande, Arno
Schmidt
- Cosmo ou la montagne du nord, Arno
Schmidt
- Alexandre ou Qu'est-ce que la
vérité ?, Arno Schmidt
- Lettres luthériennes, Pier Paolo
Pasolini
- Tristesse de la terre, Eric Vuillard
- Une lettre de Lord Chandos, Hugo von
Hofmannsthal
- Hesperus, Jean-Pierre Richter
- L'illusion du consensus, Chantal
Mouffe
- Etoile distante, Roberto Bolano
- Nocturne du Chili, Roberto Bolano
- Philosophie de l'absurde, Giuseppe
Rensi
vendredi 24 mars 2017
jeudi 23 mars 2017
Elections
- Dieu est grand ! répondit le mendiant. Mais qu’importe les affaires. Il y a tant de joie dans l’existence. Tu ne connais pas l’histoire des élections ?
- Non, je ne lis jamais les journaux.
- Celle-là n’était pas dans les journaux. C’est quelqu’un qui me l’a racontée.
- Alors je t’écoute.
- Eh bien ! Cela s’est passé il y a quelque temps dans un petit village de Basse-Égypte, pendant les élections pour le maire. Quand les employés du gouvernement ouvrirent les urnes, ils s’aperçurent que la majorité des bulletins de vote portaient le nom de Barghout. Les employés du gouvernement ne connaissaient pas ce nom-là ; il n’était sur la liste d’aucun parti. Affolés, ils allèrent aux renseignements et furent sidérés d’apprendre que Barghout était le nom d’un âne très estimé pour sa sagesse dans tout le village. Presque tous les habitants avaient voté pour lui. Qu’est-ce que tu penses de cette histoire ?
Gohar respira avec allégresse ; il était ravi. « Ils sont ignorants et illettrés, pensa-t-il, pourtant ils viennent de faire la chose la plus intelligente que le monde ait connue depuis qu’il y a des élections. » Le comportement de ces paysans perdus au fond de leur village était le témoignage réconfortant sans lequel la vie deviendrait impossible. Gohar était anéanti d’admiration. La nature de sa joie était si pénétrante qu’il resta un moment épouvanté à regarder le mendiant. Un milan vint se poser sur la chaussée, à quelques pas d’eux, fureta du bec à la recherche de quelque pourriture, ne trouva rien et reprit son vol.
- Admirable ! s’exclama Gohar. Et comment se termine l’histoire ?
- Certainement il ne fut pas élu. Tu penses bien, un âne à quatre pattes ! Ce qu’ils voulaient, en haut lieu, c’était un âne à deux pattes. »
Albert Cossery, Mendiants et Orgueilleux
mardi 21 mars 2017
Cheminer
On marchait sans savoir où cela nous mènerait. Le voyage valait
autant que son but : quitter un endroit pour en rejoindre un
autre ; un endroit que l'on avait, d'ailleurs, le plus grand mal à
distinguer de l'horizon. Et encore, le mot d'horizon était bien
précis pour décrire la mélasse dans laquelle nous avancions
parfois.
Pour ma part, j'avais abandonné les cartes pour ne me fier qu'aux
récits de voyageurs. Même s'ils décrivaient un paysage disparu,
ils me livraient son âme et, par là-même, la possibilité de
suivre mon propre chemin. Nul compagnon de voyage avec moi, à peine
quelques relais, ça et là, où une hôtesse plus ou moins bien
disposée me tendait une tasse pour étancher ma soif.
J'ai vieilli sur ces sentiers en glanant le peu de sagesse que
m'offraient les rencontres, silhouettes qui éboulaient les cailloux
quand elle s'éloignaient. Aujourd'hui, je marche toujours – que
faire d'autre ? – même si je suis plus sensible aux
déclivités du terrain. Les arbres sont devenus des présences et je
m'arrête de plus en plus souvent près des lacs pour capter les
échos de ceux qui s'y sont baignés.
Je ne suis plus capable de mesurer le chemin parcouru. Aux
grincements de mes genoux, à mon dos douloureux, je devine que je
suis loin de la cabane que j'ai quitté dans ma jeunesse. Les
voyageurs que je croise – nous prenons un thé pour échanger des
nouvelles de la route – ne peuvent m'en dire plus. Eux-mêmes,
lorsque je regarde leur visage à la lueur du feu, me semblent un peu
hagards. Sans doute faut-il y voir l'effet de la fatigue et de la
poussière qui nous fait comme un masque à la fin de la journée.
Les femmes que j'ai croisé ne songeaient guère à s'attarder. La
plupart du temps, nous cachions nos affaires derrière un rocher
avant d'aller nous allonger sous un buisson. Je garde le souvenir de
peaux poivrées, de morsures, de quelques mots échangés dans la
timidité de l'aube. Une ou deux avaient un regard de louve. Je ne
les ai jamais revues.
L'orage me surprenait rarement. Je veillais à surveiller le ciel
car, ici, il n'y a rien de plus pernicieux que de se laisser bercer
par ses pieds.
Parfois, un chien me rejoignait. Il s'agissait le plus souvent d'un
corniaud au regard vif qui frottait ses flancs contre mes jambes.
J'aimais sa compagnie, sa façon d'errer devant moi sans jamais se
perdre. La nuit, à mes côtés, il lui arrivait de redresser la tête
pour scruter les ténèbres avant d'entamer un dialogue silencieux
avec quelque chose que je ne voyais pas. Il disparaissait au bout de
quelques jours aussi rapidement qu'il était apparu et, pendant un
moment, je sentais encore sa présence à mes côtés.
jeudi 16 mars 2017
Anti Linky
Nous
ne voulons pas fonctionner dans des mégapoles automatisées, mais
vivre dans des villes humaines. Nous ne voulons pas de gadgets
inutiles, infantilisants et polluants, mais une société frugale et
décente. Contre la smart city sous contrôle électronique, restons
maîtres de notre vie : boycottons les marchands de faux
besoins, refusons Linky.
Rassemblement mercredi 22 mars 2017 de 11h30 à 15h devant la Maison de la Radio (116 av. du Président Kennedy, Paris 16e) et partout en France à l’appel des collectifs anti-Linky.
Plus de détails sur Pièces & Main d'Oeuvre.
jeudi 2 mars 2017
Grèce
La
Grèce est devenue un concentré de ce que l'Europe fait de pire,
tant vis-à-vis des plus pauvres qu'à l'égard des réfugiés.
Depuis deux mois, la baisse de 50% de la retraite complémentaire
pour les plus démunis (EKAS) répand la faim et le désespoir parmi
les personnes âgées et poussent certaines au suicide. Plusieurs cas
ont défrayé la chronique, de même que ceux de malades qui ont mis
fin à leurs jours faute de soins médicaux (évolution
catastrophique du système de santé publique). La mortalité
infantile a plus que doublé. Les expulsions de nombreuses
familles de leur logement se multiplient, maintenant qu'elles sont
facilitées par la modification de la Loi, sous la dictée de la
troïka. De plus en plus de personnes ne parviennent désormais à
survivre que grâce à l'énergie considérable du mouvement social
qui résiste tant bien que mal, en poursuivant la création
d'innombrables initiatives solidaires autogérées : dispensaires
médicaux gratuits, centres sociaux autogérés, squats solidaires,
cuisines sociales gratuites, actions de solidarité contre les
expulsions, résistances diverses...
En
Grèce, l'austérité imposée a atteint un tel niveau qu'elle
ne provoque plus seulement la misère, mais aussi la mort.
Face à cette véritable guerre, nous avons décidé de poursuivre et d'intensifier nos actions pour soutenir nos camarades grecs, les populations en danger ainsi que les réfugiés. De par l'ampleur des dégâts, la Grèce incarne aujourd'hui la ligne de front contre le durcissement du capitalisme en Europe. Pas question de laisser faire. Pas question de baisser les bras, ni ici, ni là-bas.
Face à cette véritable guerre, nous avons décidé de poursuivre et d'intensifier nos actions pour soutenir nos camarades grecs, les populations en danger ainsi que les réfugiés. De par l'ampleur des dégâts, la Grèce incarne aujourd'hui la ligne de front contre le durcissement du capitalisme en Europe. Pas question de laisser faire. Pas question de baisser les bras, ni ici, ni là-bas.
Un
vaste mouvement de solidarité est en train de s'étendre en France
pour apporter une aide directe en Grèce,
de mouvement social à mouvement social, sans intermédiaire. Une
grande collecte vient d'être lancée dans plus de 30 départements,
soutenue par de nombreux collectifs et plus de 300 personnes
en relais, pour une action qui se veut solidaire, c'est-à-dire
politique, et non humanitaire.
Le
25 mars, un convoi solidaire de 21 fourgons va partir avec 50
conducteurs, dont certains resteront plusieurs semaines en Grèce
pour aider : infirmiers, secouristes, plombiers, électriciens,
mécanos, menuisiers, jardiniers, cuisiniers, éducateurs, pédiatre,
clowns, artistes, musiciens… Ils sont
chaleureusement attendus à Exarcheia (Athènes), Thessalonique et
sur plusieurs îles.
Mais une question demeure : va-t-on arriver à remplir ces 21 fourgons ? Le compte à rebours commence. C'est maintenant que nous avons besoin de vous, de votre entourage, de vos réseaux. Nous n'avons que quelques jours devant nous.
Voici
la liste des principaux besoins
(rédigée avec nos camarades sur place) et l'annuaire complet des contacts en France pour participer à la grande collecte (département
par département).
A
vous de participer, si vous le désirez et comme vous le désirez. A
nous de montrer ce dont nous sommes capables ensemble, par-delà les
frontières, entre celles et ceux qui résistent et s'entraident.
Hauts
les cœurs !
Le
collectif artistique et solidaire Anepos
Les 50 conducteurs des 21 fourgons du convoi solidaire
Les 300 organisateurs de la collecte
Les 50 conducteurs des 21 fourgons du convoi solidaire
Les 300 organisateurs de la collecte
mardi 28 février 2017
La brulure des cordes
De la boxe est, parmi une palanquée
d'ouvrages consacrés à la douce science des coups, l'un des
meilleurs. Ce qui pourrait être étonnant quand on regarde le
portrait de cette femme frèle, archétype de l'intellectuelle
new-yorkaise, l'est moins quand on lit certains de ses romans comme
Blonde ou Sexy – en matière de dureté Joyce Carol
Oates en connait un rayon – et plus du tout quand on sait que son
père l'emmena voir son premier combat de boxe à 10 ans sans qu'elle
n'ait, depuis, dételé.
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